Des effluves de porc grillé viennent titiller l’odora du golem amorphe, une odeur cuisante agrémentée d’une étouffante sensation de chaleur surpassant par le saur l’atmosphère sulfureuse de l’Anagura.
Le Saigneur sort doucement de sa narcose, attiré par son instinct dans ce corps synthétique à en reprendre le contrôle, contraint à abandonner cet ersatz de sommeil et de rejoindre l’univers physique dans cette posture inquiétante dans laquelle il était plongé.
- Ca ne va pas !!!Le feu naissait dans la pièce brûlant les condiments si chère au golem. La sauge, la datura, la Sativa, mêlées aux autres encens et herbes qu’il conservait dans sa chambre s’élevaient en un voile hostile surplombant les flammes qui entamait déjà la tenture en cheveux elfiques qui bordait son baldaquin.
La pièce toute entière s’élevait en un brasier adent digne des fidèles lokiens ou de ces païens célébrant la saint jean à chaque solstice.
Nul doute que le golem était pris au piège, son regard s’assombrissant de colère devant cette vile trahison. Cependant la bile céda rapidement place à la satisfaction, son élève s’avéra plus précoce que prévu.
- Tu estimes déjà avoir dépassé le maître, jeune folle ! Tu deviens aussi présomptueuse et arrogante que lui… C’est bon signe.Le golem se leva pour traverser le rideau de flamme en ricanant, celles-ci s’écartant sur son passage comme amadouées et dociles tandis qu’elles léchaient déjà les meubles qui parsemais la pièce.
Il retira auprès de l’officine, les quelques manuscrits précieux qu’il conservait dans la chambre. L’archelle et le bureau ne tarderaient pas à succomber au feu à leur tour.
Quittant la fournaise, le Saigneur s’engouffra dans l’alcôve qui menait aux souterrains pour regagner sa crypte. La valetaille ne tarderait pas à s’empresser d’éteindre l’incendie, cela causera l’achat de nouveau meuble et le remplacement de sa garde robe, ce qui demeure au fond dérisoire.
Plus préoccupé du sort de sa chère élève, le golem était contraint d’attendre que Pélor cesse son empire pour le céder à la mère, il fallait de toute manière bien plus d’une demi-journée de marche pour quitter
le domaine…